La transition en marche

4 métiers verts au service de la transition environnementale


Quel métier vert est fait pour vous ? La transition environnementale nécessite des compétences dans tous les domaines d’activité pour pouvoir avancer ! Focus sur 4 métiers d’avenir, en train de germer dans les entreprises.


Votre entreprise est-elle sur la voie de la transition sociale et environnementale ? Pour le savoir, cherchez les indices autour de vous. S’il y a des poubelles de tri dans l’open space, des menus végétariens à la cantine, ou un garage à vélos qui fait de plus en plus le plein, vous êtes en présence d’un faisceau d’indices concordants.


D’autres signes ne trompent pas : certains métiers apparaissent et se développent pour accompagner et accélérer la transition sociale et environnementale des entreprises. Comme jadis, on pouvait suivre la transition numérique des organisations par l’apparition des “Lead Dev” et autres “Community Managers”, ces nouveaux métiers viennent trahir un verdissement en cours… et en profondeur !


1/ La comptabilité socio-environnementale au secours de l’intérêt général


La compta, tout le monde connaît : logiciels aux acronymes abscons, noms de codes, procédures inflexibles, rigueur exigée à tous les étages du tableau Excel croisé-dynamique. 


Mais apparemment, il manquait quelques colonnes dans le tableau de pilotage de l’économie : les impacts sociaux et environnementaux des entreprises n’avaient pas leurs entrées dans les tableaux de bord. Enfin, ça, c’était avant. 


Au commencement, il y a eu la loi “Nouvelle Régulation Économique” en 2001, qui a introduit la notion de RSE dans le droit français. Ce n’était alors qu’une injonction faite aux sociétés cotées en bourse de “prendre en compte” les aspects sociaux et environnementaux de leurs activités. Ces grands groupes ont donc publié des états des lieux “RSE” dans leurs rapports annuels. 


En 2019, la loi PACTE entre en vigueur, et change la donne : désormais, les entreprises ne sont plus juridiquement cantonnées à la poursuite “d’un but lucratif”. Elles peuvent se doter d’une raison d’être (autre que “faire du profit”, donc) et de missions (pour atteindre d’autres buts que “faire du profit”, donc.) 


Quel rapport avec la comptabilité ? Aucun, justement. Responsabilité sociale et environnementale d’un côté, et enjeux de rentabilité de l’autre avaient tendance à s’ignorer mutuellement. Ce à quoi le législateur européen a décidé de mettre un terme. 


La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) dicte de nouvelles normes à prendre en compte dans la publication des résultats financiers des entreprises. Les grands groupes sont sommés d’ouvrir le bal, mais toute entreprise peut décider de mettre en place cette comptabilité socio-environnementale en son sein. 


Intégrer le suivi d’indicateurs de performance extra-financière est une étape cruciale pour toute entreprise désireuse de piloter rigoureusement sa transition sociale et environnementale. En effet, la comptabilité socio-environnementale permet d’étoffer le tableau de bord, et pouvoir suivre non pas uniquement la santé financière d’une organisation, mais plus précisément l’impact social et environnemental de ses activités. 


En quoi consiste cette comptabilité ? The Conversation la résume ainsi : 


« La comptabilité socio-écologique permet donc d’envisager le pilotage d’une performance économique responsable et durable en faisant évoluer les modèles d’affaires et en les structurant autour d’une meilleure gestion des risques sociétaux et environnementaux. Le passage d’une vision financière à court terme au pilotage d’une performance globale et durable est un défi à relever mais également une véritable source d’opportunités. »


Lire : La comptabilité entame sa mue socio-environnementale


Si, au détour d’une pause café, vous entendez l’équipe comptable parler de “CSE”, d’indicateurs extra-financiers, vous n’aurez plus de doute : la comptabilité socio-environnementale a infiltré votre entreprise ! 


2/ Les managers en énergie, au secours du thermostat


Y a plus de saisons, n’est-ce pas ? …Sauf dans votre open space, où l’on se gèle les miches en hiver, mais on se liquéfie sur la moquette en été. Même lorsque la clim’ tourne à plein régime ! En hiver, le thermostat a beau indiquer 23°C, personne n’y croit. Hauteur sous plafond oblige, et paroies en placo aussi bien isolées qu’un buvard, le ressenti dans les locaux avoisine plutôt le zéro absolu. Les radiateurs d’appoint fleurissent sous les bureaux, et le DAF s’étrangle en recevant sa facture trimestrielle. 


C’est là que surgit cet être adulé de tous : le manager en énergie — ou Energy Manager en anglais, on dirait presque un nom de super-héros. 


Son but ? Atteindre la performance énergétique. Dans un monde où les coûts et les impacts sociaux et environnementaux de l’énergie sont en augmentation, le “Energy Manager” vise la performance, c’est-à-dire le compromis entre toutes les parties prenantes :


 

  • Minimiser l’énergie consommée, pour diminuer l’impact environnemental de l’extraction et de l’acheminement de l’énergie — et son impact social, car plus les énergies viennent de loin, moins ceux qui travaillent à les extraire bénéficient de RTT, de congés payés et de tickets resto. 
  • Diminuer la facture d’énergie pour l’entreprise, et soulager ainsi l’ulcère saisonnier du DAF
  • Maximiser le confort des équipes qui travaillent dans les locaux de l’entreprise, sans avoir à imposer le port des moufles dans l’open space (ce qui est assez peu pratique pour taper sur un clavier, chacun en conviendra.) 


Si vous voyez fleurir des panneaux d’affichages un peu partout dans les bureaux, concernant l’interdiction des chauffages d’appoint, si vous avez reçu par mail un questionnaire interne destiné à sonder votre confort thermique et vos habitudes vestimentaires au travail, et si vous avez remarqué que l’écart de température entre hiver et été s’est quelque peu atténué, vous avez très certainement le privilège d’avoir un manager en énergie dans votre entreprise. 


Et si c’était vous, d’ailleurs, le prochain “Energy Manager” ? Lire pour s’inspirer : 


  • Manager en Énergie, sur France Compétence (mais plus axé cabinet de conseil ou chef·fe de projet chez les énergéticiens français.)


Si l’entreprise était un navire voguant sur l’océan, vous en seriez la vigie. Vous avez l’œil ouvert, et le bon.


3/ Les Responsables RSE, chefs d’orchestre de la transition


Être une entreprise en transition et ne pas avoir de Responsable RSE, c’est comme ouvrir un restaurant gastronomique sans cuisinier. Ça va se voir, et ça va se voir très vite ! 


Véritable chef d’orchestre de la transition sociale et environnementale, le (ou la) Responsable RSE est le maître d’œuvre de la mutation de l’entreprise. Sa mission est de traduire les ambitions de l’entreprise en matière de RSE, en actions concrètes, à l’impact mesurable. 


Il peut intervenir en amont, dès la définition d’une stratégie d’entreprise durable, comme il peut se saisir du sujet une fois cette étape accomplie par la direction générale. Le ou la responsable RSE met alors en œuvre les plans d’action permettant d’atteindre les objectifs mesurables, correspondants aux ambitions RSE de l’entreprise. 
Pour en savoir plus sur les rôles et responsabilités du Responsable RSE, vous pouvez consulter sa fiche métier.


4/ Change Manager : la pièce maîtresse d’une entreprise en mutation


Si l’entreprise était une équipe de foot, le change manager aurait un numéro 10 floqué sur son maillot. Auteur de passes décisives, il est sur tous les fronts : à l’attaque, lorsqu’il faut mettre en place une nouvelle organisation inter-services, mais aussi soudainement en défense, lorsque la plupart des collaborateurs concernés froncent un sourcil réprobateur. Pourquoi on change ? C’était mieux avant, non ? 


Le change manager dévoue son énergie à la conduite du changement. Patience et diplomatie sont ses qualités cardinales, mais il (ou elle) doit résolument posséder un tempérament tourné vers l’action : hors de question d’attendre qu’une situation tendue « se tasse », le change manager sait que les non-dits et les ressentiments empoisonnent systématique le terreau du changement. 


Si on veut que la mayonnaise prenne, il faut gagner l’implication des collaborateurs, un par un s’il le faut. Le change manager n’a pas peur du conflit, il en mange tous les matins au petit-déjeuner. 


Paradoxalement, lorsque son travail est bien fait, on se demande à quoi il sert : le niveau d’engagement est au plus haut, les organisations sont productives et résilientes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (pro) ! 


C’est sans doute pour cette raison que le change manager est rarement un salarié en CDI, mais plus souvent un ou une consultante externe. 


Si la conduite du changement vous inspire, commencez vos recherches par ici ! 


Quels autres métiers permettraient d’accélérer la transition sociale et environnementale dans votre entreprise ? Soumettez vos idées de métiers verts au service de la transition !

Cet article a été écrit par imagreen .

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