La quête de sens au travail n’a pas un but unique. Elle se décline en plusieurs possibilités ! Laissez les personnages de l’excellente série Parks and Recreation vous offrir un cours accéléré, à travers leur notion très personnelle du sens au travail.


Si vous pensez qu’une série qui se passe dans la mairie d’une petite ville de l’Indiana ne peut pas être hilarante, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Si vous êtes sceptiques à l’idée qu’elle puisse être pleine d’enseignements sur la quête de sens au travail, ce n’est plus le doigt, c’est carrément l’avant-bras.


Ceci est une certitude : Parks and Recreation devrait vous faire changer d’avis sur la question.


Cette comédie créée par Greg Daniels et Michael Schur — le binôme à l’origine de la plus connue, tout aussi drôle, mais plus malaisante The Office — nous transporte dans la ville fictive de Pawnee, dans l’état de l’Indiana, où les employés du département « Parks and recreation », qu’on traduira en français par « Parcs et loisirs », font de leur mieux pour améliorer le quotidien de leur communauté.


Et il y a fort à parier qu’en regardant la série ou en lisant le rapport au travail des différents personnages, vous reconnaissiez quelque part un peu de vous, et un peu de vos collègues


1/ Leslie Knope : la passionaria de la politique locale


Ambitieuse et passionnée, la directrice adjointe du service, personnage principal de la série, pourrait sans problème avoir sa photo pour illustrer le mot « détermination » dans le dictionnaire.


Elle n’abandonne jamais : si elle estime que quelque chose sera bénéfique pour les habitants de sa ville, elle luttera sans relâche, jour et nuit s’il le faut, pour obtenir ce qu’elle veut.


Son enthousiasme inébranlable et son amour pour son job sont contagieux, et ils montrent que la passion peut être un véritable atout pour une entreprise : en allant de l’avant quoiqu’il arrive, c’est un peu de force qu’elle donne à ses collègues moins motivés. Avoir une Leslie Knope dans son équipe, c’est avoir un moteur pour toute la boîte.


Où trouve-t-elle son sens au travail ?


Partout, et principalement dans le fait qu’il n’y a pas de trop petit pas pour améliorer le quotidien des gens. Elle met autant de motivation à aider le gérant d’un vidéo-club à se reconvertir (malgré elle, dans le porno) pour ne pas mettre la clé sous la porte, qu’à secouer tout Washington pour obtenir de l’aide afin de dépolluer la rivière du coin, ou encore qu’à assurer (malgré une grippe assortie d’une fièvre carabinée) la présentation d’un festival qu’elle souhaite organiser.


Surtout, Leslie nous rappelle qu’il n’y a pas de débat quand il s’agit de mettre l’humain face à l’argent : oui, pour le bien-être des habitants d’un quartier, il vaut mieux mettre un espace vert là où il pourrait y avoir un restaurant de junkfood rentable. Ça tombe sous le sens, et pourtant, dans la réalité comme dans la fiction, ça n’arrange pas beaucoup les investisseurs.

Compilation mettant à l’honneur l’intensité du personnage

2/  Ron Swanson : désengagé et heureux de l’être


Si Leslie Knope était le moteur d’une voiture, alors Ron Swanson, son boss, serait la courroie de distribution (l’autrice de cet article n’a aucune idée de ce qu’elle avance puisqu’elle n’y connaît rien en automobile et qu’elle a à peine le permis B, NDLR).

Il déteste son travail, il y est d’une oisiveté à toute épreuve et brille par sa démotivation démotivante. Ron Swanson, c’est l’équivalent de votre collègue qui arrive en retard tous les jours, passe sa journée à soupirer, maugrée « à quoi bon » quand on lui confie une tâche et propose régulièrement à tout le monde de partir en week-end dès le mardi… mais en pire.


Où trouve-t-il son sens au travail ?


« Mais pourquoi reste-t-il dans ce job ? », vous demandez-vous sûrement. La réponse est politique : libertarien, il dit vouloir travailler pour le gouvernement pour mieux le saboter de l’intérieur car il le trouve aussi inutile qu’une rondelle de tomate dans un burger (ah oui, car, à savoir : Ron a plein de qualités, mais il n’est clairement pas un défenseur de la cause végétarienne).


Alors son énergie, il la met dans le fait d’en faire le moins possible sur ses heures de travail pour rendre son service inefficace, l’ingérence de la politique dans la vie des citoyens lui semblant être une aberration totale. « Travailler moins pour tout casser » : c’est une quête de sens comme une autre.

Ron contre le gouvernement, une vocation.

3/ Donna Meagle : travailler pour vivre (et pas l’inverse)


Si l’on devait résumer le personnage de Donna en deux mots, ce serait, sans hésitation aucune : confiance et indépendance


Donna est brillante et sait ce qu’elle vaut, mais elle ne mettra jamais autant de passion dans son travail que — prenons un exemple au hasard — Leslie Knope. Elle a un rapport bien plus serein à son job : travailler lui permet de gagner sa vie, et elle sait saisir les opportunités professionnelles qui lui permettent de s’offrir les plaisirs qu’elle mérite.


Où trouve-t-elle son sens au travail ?


Dans le précepte « Treat Yo Self » (« Fais-toi plaiz’ » en français). Son travail est une source de revenus qui lui permettent ensuite de profiter de la vie selon sa propre philosophie : une fois par an, elle s’offre une journée où tout est permis, et cède à toutes les sirènes de la consommation — pourvu que le plaisir soit au rendez-vous !

Donna Meagle n’est pas un personnage, c’est un lifestyle.

4/ Tom Haverford : la fureur de l’entreprenariat


À l’étroit dans son job de bureau, Tom a des aspirations bien plus grandes : son rêve à lui, c’est de créer sa propre entreprise pour devenir riche, célèbre et célébré.


Bien évidemment, un tel besoin de lumière ne va pas de paire avec une entreprise de pressing ou de courtiers en assurance — c’est utile, mais ce n’est pas Tom Haverford-compatible. Lui, ce qu’il veut, c’est sa marque, et une marque qui fait rêver, qui envoie (littéralement) des paillettes au visage des gens qui en entendent parler.


Où trouve-t-il son sens au travail ?


Contrairement à Donna, qui choisit de devenir entrepreneure pour la réussite matérielle, Tom est motivé par la réussite sociale. Il est animé par sa recherche perpétuelle et effrénée de reconnaissance.

Concentré de Tom Haverford

5/ April Ludgate : stagiaire blasée recherche sens désespérément


À première vue, April est une digne héritière de Ron : blasée, cynique, elle ne doit sa présence dans les bureaux qu’à son crush pour un collègue.


Mais lorsqu’après de longues années d’errance et d’ennui dans son travail, elle comprend ce qui l’anime vraiment — notamment au détour d’un bilan de compétences, organisé au débotté par ses collègues et amis — on réalise qu’elle est en réalité capable d’abattre une grande quantité de travail dans un temps record et de réellement faire la différence pour les gens au service de qui elle se met.

Son côté désintéressé en devient même une force : sa façon naturelle de prendre du recul permet parfois de démêler les nœuds de certaines situations problématiques. 


Où trouve-t-elle son sens au travail ?


Elle s’est sentie bloquée dans sa carrière, et souhaite éviter à d’autres de vivre ça : qu’il s’agisse des animaux ou des humains, son sens à elle, c’est d’aider les autres à trouver leur sens à eux.

April Ludgate, 50 nuances d’humeur acide.

6/ Jerry Gergich : la volonté d’aider


Jerry Gergich a une place à part dans Parks and Rec : il est le souffre-douleur de l’équipe, ce qui ne l’empêche pas de rester au sein du service et de trouver un accomplissement dans sa vie professionnelle comme personnelle. Persévérant, touche-à-tout, il n’est peut-être pas le meilleur office manager que vous croiserez, mais il est certainement le plus motivé. 


Où trouve-t-il son sens au travail ? 


La plupart de ses talents ne sont pas reconnus par ses collègues et il se voit principalement confier des tâches répétitives à la hauteur de la faible estime qu’ils ont de lui, mais son optimisme à toute épreuve lui permet d’y trouver du sens.

Il sait que son travail est utile pour le reste de l’équipe, leur faisant gagner un temps précieux pour eux-mêmes pouvoir se rendre utiles pour la communauté, même s’il ne récolte aucun laurier sur une bonne partie de la série. Les lauriers, il se les offre lui-même. Jusqu’à ce qu’un manager bienveillant finisse par reconnaître son investissement. 


On ajoute tout de même que le harcèlement au travail n’est pas à prendre à la légère et que ça passe dans Parks and Recreation grâce à la finesse de l’écriture et la bienveillance globale de l’œuvre. Dans la vraie vie : rapprochez vous du service des ressources humaines si vous êtes concerné

Jerry Gergich, le sens du service

La quête de sens au travail est donc loin d’être un parcours linéaire. À chacun son chemin, ses motivations, ses critères de sérénité et de satisfaction. Que vous ayez plutôt le sens des affaires ou celui de l’entraide, que vous ayez la sensation d’agir à contresens, ou au contraire, toutes voiles dehors dans le sens du vent, que vous ayez le sens de la fête ou celui des responsabilités, vous seul·e pouvez savoir ce qui vous fait vibrer !  

Vous vous êtes reconnu·e dans l’un des personnages ? Et, si vous ne connaissiez pas la série, sur une échelle de 1 à 10, à quel point avez-vous envie de la regarder maintenant (sachant que nous n’acceptons pas une réponse inférieure à 12) ? On attend vos réponses par message ou sur les réseaux sociaux !